Peur de manquer et inflation : quand le soufflé retombe

L’année que nous avons entamée marque le retour à une certaine normalisation. Si les signaux ne sont pas tous au vert, les montagnes russes de l’an dernier sont nettement derrière nous. Mais pas pour tout le monde… Plus d’un est resté englué dans le monde d’hier.

Après la pénurie de semi-conducteurs, puis de conteneurs, la hausse des prix de l’énergie et de nombreuses matières premières a pu convaincre certains que l’inflation était devenue la règle. Avec la perspective de prix condamnés à monter toujours plus, il était rationnel de figer les tarifs durablement.

L’héritage coûteux des décisions dictées par la peur

Mais cette fois encore, ce ne fut qu’un feu de paille. Il n’aura fallu que quelques mois pour que le soufflé retombe. Combien aujourd’hui se mordent les doigts de payer l’électricité ou le gaz aux conditions de l’automne dernier ? De devoir honorer un contrat pluriannuel et payer cinq fois le prix pendant encore deux ans pour acheminer un conteneur depuis l’Asie ?

Bien malin qui aurait pu prévoir l’hiver doux qui a fait mentir le scénario de catastrophe annoncé. Quand les prix flambent, la panique fait perdre les repères. La peur, la plus forte des émotions, court-circuite les prises de décisions. La terreur animale de manquer a, cette fois encore, pris le dessus.

Garder la tête froide pendant la hausse

L’occasion est trop belle : profitons-en pour tordre le cou une bonne fois pour toute à ces mauvais réflexes que déclenchent les épisodes haussiers. Alors voici quatre raisons de ne plus céder à la panique quand les prix montent.
– Premièrement, si la hausse m’impacte tout autant que mon concurrent, à quoi bon s’en inquiéter ?
– Deuxièmement, si la hausse est durable, ce n’est qu’une question de temps avant que j’en subisse les effets. Couvrir les risques en bloquant le prix d’achat est non seulement coûteux, mais aussi procure une illusion de sécurité qui occulte le danger.
– Troisièmement, toute action pour la juguler revient à différer le moment où nous remettrons en cause notre consommation. Mieux vaut s’attaquer sans tarder au fond du problème en recherchant une alternative.
– Quatrièmement, ces épisodes de hausse ne passent jamais inaperçus. Aucun risque que les fournisseurs oublient de m’avertir qu’il est temps de revoir les conditions commerciales.

Quelle stratégie après une hausse ?

A contrario, c’est quand les prix baissent que tous nos sens doivent être en alerte :
– Le vendeur oubliera de nous prévenir.
– Les prix abordables ne pousseront pas à modérer notre consommation.
– Les prix garantis dans la durée masqueront la baisse sous-jacente.
– Enfin et surtout, qui sait si mon concurrent ne m’a pas devancé pour obtenir un meilleur tarif ?

Alors il est temps : tout le monde sur le pont !

 
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