Il y a ceux qui pensent que la RSE n’a pas survécu à 2024, et tous ceux qui continuent à oeuvrer, ouvertement ou non. Pour se sentir moins seuls, cette revue de presse printanière fait la part belle à la durabilité, avec une bonne dose d’optimisme. L’urgence n’a pas disparu, et toutes les contributions sont les bienvenues.
Dans la sélection de ce mois d’avril, le jeu de l’offre et de la demande, qui se révèle parfois plus clairement quand la conjoncture bouscule le point d’équilibre. Sans oublier une pincée de digitalisation et d’IA. Bonne lecture !
RSE et optimisme
- Le rapport annuel d’Ember sur l’électricité dans le monde invite à l’optimisme. L’électricité renouvelable a dépassé 40% de la production mondiale, et a couvert 79% de l’accroissement de demande en 2024.
- L’exemple de l’Islande, quasiment indépendante des énergies fossiles, et la montée en puissance rapide de la Chine ou de l’Inde (video, 8 min) tracent la voie, accélérée par la baisse des coûts de production du solaire et de l’éolien.
- A l’occasion du sommet sur l’avenir de la sécurité énergétique, le Royaume-Uni a confirmé l’accélération de sa trajectoire vers le net-zero, clairement considérée comme une opportunité.
- La Chine déroule son référentiel RSE avec la CSDS (China’s Corporate Sustainability Disclosure Standards) : un cadre de reporting extra-financier compatible avec la CSRD et l’ISSB dont les grandes lignes ont été annoncées il y a un an.
- NeoCem a lancé en février sa production d’argiles activées, un liant dix fois moins emissif en CO2 que le ciment.
Défis RSE
- La vanille, produite à 80% à Madagascar, concentre les risques de corruption et d’exploitation.
- Les taxes protectionnistes américaines ne vont pas aider à la transparence des chaînes d’approvisionnement. La valse du ré-étiquetage et des contournements est repartie de plus belle.
- A la suite de l’enquête de Cash investigation sur les opérations de Décathlon en Chine, une journaliste sur place a été harcelée au point de se resoudre à quitter le pays.
Offre et demande, abondance
- Quand l’offre en lait conventionnel diminue et fait monter les prix, le lait bio ne bénéficie pas d’un surplus de demande, avec au contraire une diminution de l’offre. Quelle en est la logique ?
- Prophétie auto-réalisatrice. En offrant une nouvelle justification à la hausse des prix, les tarifs américains risquent d’attirer les hausses de prix opportunistes et offrir un nouveau blanc-seing à la greedflation.
- Développé en 2018 par Pooley & Tupy, l’indice d’abondance (Simon Abundance index, qui mesure en temps de travail les prix de 50 commodités) continue sa hausse. Cacao, café, orange ou encore caoutchouc sont les exceptions qui confirment la règle. Sommes-nous prêts pour la crise de l’abondance ?
Ententes et concurrence
- Jusqu’au 11 mars 2017, une entente anticoncurrentielle n’était pas automatiquement considérée comme un acte de concurrence déloyale, et l’entreprise concurrente à l’entente doit prouver le préjudice subi. Pour les ententes plus récentes, il y a par défaut présomption de préjudice.
- L’autorité belge de la concurrence (ABC) a comdamné les groupes pharmaceutiques Johnson & Johnson, Boehringer Ingelheim et Haleon à 11,5 millions d’euros d’amende pour un accord commercial anticoncurrentiel sur le placement de médicaments sans ordonnance en pharmacie.
- La Commission Européenne à condamné 15 constructeurs automobiles à près de 458 millions d’euros d’amendes pour entente sur le recyclage des véhicules hors d’usage.
- L’autorité suisse de la concurrence (Comco) a condamné à 600’000 CHF d’amendes sept entreprises pharmaceutiques pour entente sur un principe actif (prix de vente minimum, quotas).
Digitalisation et intelligence artificielle
- L’exception pour “fouille de textes et données” (text and data mining) est une faille du droit d’auteur surexploitée pour l’entraînement des IA. Le point de la jurisprudence et des approches négociées en cours .
- Selon un rapport du BCG sur les budgets IT, la tendance à l’externalisation (SAAS & cloud) se poursuit, et le développement des capacités d’IA cannibalise tout le reste. Sans surprise, l’immense majorité des cas d’usage IA concerne l’aval : relation client, marketing, vente, analyse, etc.. Mais où sont les achats ?