La fin et les moyens

Bonne nouvelle ! La fonction achats dispose de toujours plus de moyens. Pas une semaine ne se passe sans l’annonce de l’accession d’un responsable achats au comité de direction, ou la mise en avant des acheteurs au regard des enjeux amont, pour manager « l’entreprise étendue ».

Côté maturité et sophistication, il y a de quoi se réjouir également :

  • Les acheteurs sont de mieux en mieux formés à obtenir (par la coopération, la persuasion, la force, voire la ruse ou que sais-je encore) davantage de nos fournisseurs.
  • Nos processus eux-mêmes évoluent sans cesse vers plus d’efficacité.
  • Les outils à notre disposition sont toujours plus perfectionnés et ergonomiques : e-purchasing, e-sourcing, e-procurement, source to pay, SRM, etc. Et ce n’est que le début : l’avenir est prometteur…

Pourtant, au cœur de ce foisonnement, le mot de Schopenhauer me semble plus que jamais d’actualité : « La perfection des moyens et la confusion des buts semblent caractériser notre époque. »

Trop souvent, nous sommes prisonniers de nos méthodes, de nos outils, de nos processus, de nos KPI : nous choisissons nos objectifs au regard de nos moyens, tel un archer qui dessinerait la cible autour de sa flèche après l’avoir tirée.

Sans une finalité claire, nos ressources sont ainsi bien vaines, et nos résultats illusoires. Sachons donner du sens à notre action, en commençant par identifier notre véritable ennemi ! Qui cherchons-nous à vaincre lorsque nous menons nos combats quotidiens ?

Chronique parue dans La revue de l’acheteur N°405 – 6/2014

 
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