La sérendipité à l’heure de l’apéro

“Les grands projets naissent à l’apéro… Ce nouveau concept, déniché au hasard d’une rencontre en vacances, vous en avez décelé tout le potentiel. Un grain de folie, deux ou trois adaptations et vous voici entrepreneur !

Quelques années plus tard, l’étincelle a donné naissance à un beau business. La chance vous sourit. C’est aussi un peu grâce à votre Géo Trouvetout, un farfelu qui bouillonne d’idées. Heureusement qu’il est là, car la concurrence ne se fait pas attendre.

(…) Depuis quelque temps, l’enthousiasme des débuts n’y est plus. Le problème, on le connaît : le département R&D a perdu son âme et tourne en rond en rongeant inlassablement le même os. D’où viendra le déclic salvateur ? Et les créanciers qui frappent à la porte…”

C’est un ami qui m’a appelé ce matin pour me raconter cette triste histoire, son histoire, qui m’a semblé bien familière.

Nous sommes tous condamnés à innover pour échapper à la concurrence. Mais plus encore qu’au premier jour, il va falloir avoir de la chance pour trouver LA bonne idée qui nous relancera. Est-ce raisonnable de ne compter que sur notre R&D pour renouveler l’exploit ? Quel orgueil de prétendre innover durablement nous-même ! Les chercheurs ont une telle tendance à la sérendipité…

Les innovations pertinentes pour notre business naissent presque toujours ailleurs : chez nos fournisseurs (dont nos commandes financent la R&D), chez leurs challengers avides de les déloger, voire là où on ne les attend pas (qui a dit “à l’apéro”?). Sachons élargir notre vivier, garder le développement (pour lequel nos savoir-faire exclusifs sont indispensables) et externaliser la recherche.

Un entrepreneur est avant tout quelqu’un capable de révéler le potentiel commercial d’une idée, fût-elle celle d’autrui. Et c’est aussi à nous, acheteurs, de capter les opportunités du marché !