Revue de presse achats – juin 2024

La technologie va nous sauver : digitalisation, automatisation, intelligence artificielle, machine learning ou autres, en relèguant le coût du travail au second plan, vont permettre de produire au plus près des consommateurs. Où en est-on de ces relocalisations ? Les regards croisés de Capgemini, Kearney et EY sur le sujet ont de quoi alimenter nos réflexions stratégiques.

Bonne lecture et bon été !

Durabilité, RSE

• L’approbation par le Conseil de l’Europe de la directive sur le devoir de vigilance (CS3D) impactera non seulement les entreprises de l’UE, mais aussi leurs chaînes de valeurs, ainsi que les entreprises opérant pour partie sur le territoire européen. Un sujet qui concerne donc significativement le Royaume-Uni ou encore la Suisse.
• La HEG Genève publie la quatrième édition du baromètre des pratiques RSE dans les entreprises du canton.

Droit, contrats

• Comment sortir d’un contrat devenu trop onéreux ? Depuis la révision du droit des contrats français en 2016 avec l’introduction de l’article 1195 dans le code civil, les portes de sorties pour les fournisseurs sont plus nombreuses.

Shrinkflation

• Les distributeurs ont à compter du 1er juillet l’obligation de communiquer clairement sur les réductions de quantités des produits de grande consommation.

Propriété intellectuelle

• Entré en vigueur il y a juste un an, le brevet unitaire européen démontre son attractivité avec déjà un quart des dépôts auprès de l’OEB.
• A compter du 1er septembre 2024, la Roumanie sera le 18ème pays à rejoindre le système du brevet unitaire européen.
• Le brevet européen en pratique : l’interprétation de la Convention sur le brevet européen commence à se préciser, et notamment sur le point crucial de la portée des renvendications.
• Microsoft est soupçonné d’avoir contourné le droit de la concurrence sur les acquisitions en rémunérant la startup Inflection AI sous forme de licence avant de siphoner l’ensemble de ses talents. La FTC a ouvert une enquête.

Concurrence, ententes, position dominante

• L’autorité française de la concurrence sanctionne onze entreprises pour quatre ententes dans le secteur du béton préfabriqué (dalles, charpentes, prémurs) pour un total de près de 77 millions d’euros d’amendes.
• La Commission Européenne étend son investigation à une société de conseil pour son rôle dans le cartel des pneus.
• Le sauvetage de Crédit Suisse le dimanche 19 mars 2023, par son rachat par l’UBS puis la fusion des deux banques, a été acté en urgence sans attendre l’avis des autorités de la concurrence. A posteriori, l’autorité des marchés financiers, la Finma, estime que cette fusion ne résulte pas en une position dominante, ce que conteste la Comco (autorité de la concurrence).
• La Commission Européenne inflige une amende de 15,9 millions d’euros à IFF pour avoir délibérément supprimé des conversations sur WhatsApp dans le cadre d’une entente sur les parfums. Une première, qui représente à peine 0,15% du chiffre d’affaires considéré, l’amende maximale étant de 1%.

Indemnisations des victimes

• Une plainte en nom collectif à l’encontre de Google et Alphabet au Royaume-Uni pour abus de position dominante dans la publicité en ligne a été jugée recevable. Enjeu du procès qui va suivre : 13,6 milliards de livres.
• Le groupe STEF assigne le cartel des camions en indemnisation de son dommage. La procédure a été initiée aux Pays-Bas.

Relocalisation

• L’approvisionnement stratégique et le nearshoring vu par un des grands acteurs de la logistique, Maersk.
• La dynamique du marché automobile entre l’Europe et la Chine s’est inversée ces dernières années avec le développement de l’offre électrique. L’UE cherche désormais à pousser les entreprises chinoises à localiser leurs productions sur le territoire européen, et à transférer leur savoir-faire.
• Une étude de Capgemini auprès de 600 industriels aux USA anticipe une baisse significative des productions offshore dans les prochaines années, au profit des alternatives nearshore et onshore. Une réindustrialisation portée par les progrès technologiques (automation, digitalisation, IA, etc.) et les exigences de durabilité.

Technologie, data, IA

• Pour nuancer cette rhétorique, une étude de Kearney pour le WEF met en lumière l’écart entre les intentions affichées et l’état des pratiques. Entre la baguette magique de l’IA et le quotidien encore à 99% sur Excel, il reste un bon bout de chemin à parcourir.
• L’écart entre intention et pratiques est confirmé par une étude d’EY centrée sur les usages d’IA génératives dans la supply chain.
• A la base du data management, il y a la qualité des données. Un sujet loin d’être maîtrisé, notamment dans la distribution.