Un chercheur, c’est un acharné. Capable de se tromper mille fois, il persévère inlassablement. Cette vertu admirable, combinée à la maîtrise du secret, a longtemps permis à l’entreprise de nourrir son excellence pour garder durablement une longueur d’avance.
Les temps ont changé. Aujourd’hui, l’innovation surgit partout et tous azimuts. Ce qui était hier un avantage devient peu à peu un handicap : à creuser toujours le même trou, on risque de s’enterrer.
La solution serait-elle entre les mains des acheteurs ? Oui, mais pas forcément celle que l’on croit…
Il y a bien sûr nos fournisseurs stratégiques, partenaires dans la co-innovation et le co-développement. Puisque nos volumes d’achat toujours plus lourds financent leur R&D, il est légitime de la piloter et même d’en revendiquer le fruit. S’en priver serait une erreur.
Mais est-ce bien la solution ? Marions nos chercheurs ! Ils uniront leurs efforts pour creuser ensemble deux fois plus vite, dans la même direction… L’exemple de l’industrie automobile doit en faire réfléchir plus d’un.
Non. Désormais, l’avenir appartient à ceux qui savent cueillir les fruits quand ils sont mûrs. La stabilité cède la place à l’agilité. Saisir les opportunités, remettre en cause les solutions existantes, ouvrir la porte aux outsiders : c’est le cœur de notre métier !
Chronique parue dans La revue de l’acheteur N°414- 05/2015