La priorité pour 2015 devait être la traque systématique des moindres répercussions de la baisse du pétrole. Beau programme ! Mais voilà : le parapluie de la Banque Nationale Suisse s’est retourné sous l’effet d’une bourrasque un peu plus appuyée que les précédentes, et tout est à refaire…
Jusqu’aux mieux portants, aucun industriel suisse n’était sorti indemne des trois années (2008-2011) d’appréciation continue du franc. Alors le 6 septembre 2011, lorsque la BNS a sorti son bouclier magique, ce fut un soulagement pour les survivants. Encore quelques trimestres et le printemps livrait les fruits de nos efforts : externalisation, délocalisation, plans de productivité, innovation, etc.
Ensuite, confortablement installés sur ce plancher stable de 1,20, les acheteurs ont digéré la crise, repris des couleurs, rebâti des référentiels crédibles, bercés par la douce torpeur de l’érosion de l’euro. Le calme avant la tempête.
Ce 15 janvier, le franc suisse a retrouvé du jour au lendemain sa volatilité. Si les plus confiants avaient peut-être baissé la garde, les stratégies sont connues et éprouvées : indexations, achats en devises pour une couverture naturelle des risques de change, swaps et autres couvertures financières. Branle-bas de combat ! Tout le monde est sur le pont, et chacun sait ce qu’il a à faire.
Mais le défi est ailleurs : nos marchés d’exportation vont à nouveau souffrir du renchérissement du coût du travail. Cette fois encore, le salut devra venir des achats. Une opportunité pour les meilleurs de montrer la valeur de notre métier, pour faire la différence, capter des parts de marché. C’est dans l’épreuve que se révèlent les talents !
* Expression belge figurant un éclair de lucidité : “The penny has dropped!”