J’ai une profonde admiration pour les acheteurs publics. Exercer notre métier avec de telles contraintes demande une abnégation qui touche au sacerdoce.
Le strict respect des règles rend l’acheteur public outrageusement prévisible, les ailes coupées. Pire : au nom de l’impartialité, il est sommé de se justifier auprès des soumissionnaires. Humiliant ! Même avec une dose de négociation, le jeu reste inégal.
Ce qui plombe tout, c’est l’angoisse : celle du vice de procédure, du recours, du contentieux, de l’appel d’offre infructueux. Tout serait alors à recommencer…
Avec l’adjudication vient le soulagement, quand l’impartialité a été démontrée. L’acheteur peut transmettre le cœur léger le marché pour exécution. Mais c’est ensuite que tout se joue !
« Ce n’est pas tout de donner un ordre ; encore faut-il l’exécuter.»
Tout soumissionnaire un tant soit peu habile vous le dira : le bénéfice se fait après l’attribution. L’enveloppe prévue sera respectée. Les prestations essentielles seront réalisées. Et comme par magie se dévoileront des marges de manœuvre sans comparaison avec les quelques pourcents qui ont permis de départager les offres.
Le pire marché peut se transmuter en affaire juteuse pour qui sait comment entreprendre son client. Les plus fins savent même vous accompagner dans l’élaboration du cahier des charges. En tout bien tout honneur, évidemment…
Mais est-ce l’apanage de l’acheteur public de baisser ainsi la garde à contretemps ?
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