Lorsque j’ai débuté aux achats, j’ai questionné un homme d’expérience sur l’avenir de notre métier. Ne risquait-il pas de disparaître sous l’effet de l’informatisation et de l’EDI ? Les échanges commerciaux finiraient bien par être automatisés, et les hommes remplacés par des systèmes d’information rationnels, fiables, libérant l’interface B2B de l’arbitraire et de l’erreur humaine. Le rôle de l’acheteur étant justement de rationaliser des transactions trop empathiques, trop émotionnelles, trop humaines… nous étions une espèce menacée.
Depuis, bien du chemin a été parcouru vers toujours plus de numérisation et de dématérialisation, apportant traçabilité et fiabilité, socle de l’efficacité opérationnelle.
Or nos métiers achat et approvisionnement n’ont jamais été aussi importants qu’aujourd’hui, et le seront encore plus demain je crois.
L’avènement de systèmes d’information efficaces n’a pas tué notre métier. Au contraire, il ouvre une voie vers plus de sophistication. Un peu comme la généralisation du GPS dans les voitures : finies les disputes de couple sur la route à prendre et la position sur la carte ! Demain, ce sera la voiture autonome, mais il n’en faudra pas moins décider du but à atteindre : où va-t-on ? Pourquoi, et comment ? Politique et stratégie…
Chaque jour un peu plus, notre métier d’acheteur consiste à donner du sens à nos affaires, à mobiliser et à motiver ceux avec qui nous construisons notre performance. Humaniser la relation : quel beau challenge !
Chronique parue dans La revue de l’acheteur N°412- 03/2015
L’e-procurment est l’avenir de la fonction achats, et l’un des plus gros levier de performance à activer pour nos PME !