Le spectre de la déflation nous guette. Terrible présage… Cerné par l’alarmisme confus de tous ces Cassandre, je reste perplexe. Notre métier n’est-il pas justement de faire baisser les prix ?
Avec la stabilisation du franc et de l’euro, cela commence à se voir : les prix baissent. Est-ce un problème ? Je n’ai pas la prétention de trancher ici la question macro-économique. En revanche, à notre échelle, cette tendance n’est pas sans conséquences.
Premièrement, il est nettement plus facile de bloquer ou retarder une hausse que de presser pour obtenir une baisse. L’inertie et l’immobilisme suffisaient à contrer l’inflation. Aujourd’hui, pour aller chercher les baisses jour après jour, nous devons en permanence être sur le pont et passer à l’offensive.
Pour notre fournisseur aussi, c’est un douloureux changement de paradigme. Accorder un statu quo était un geste non dénué d’une certaine noblesse. Mais baisser ses prix est une déchéance, un aveu d’obsolescence. C’est reconnaître la dévalorisation de son offre. Consentiriez-vous à une baisse de votre salaire ?
La reconnaissance interne de notre performance devient également plus délicate. Pas de quoi pavoiser quand les prix baissent naturellement. Quelle valeur ont alors nos gains sur prix d’achat ?
Mais le plus grave danger est que la baisse est insidieuse. Nous risquons de nous en rendre compte trop tard : quand les prix montent, nos fournisseurs ne manquent pas de nous le faire savoir. Tandis que quand ils baissent…
Chronique parue dans La revue de l’acheteur N°409- 11/2014
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