Energie : focus sur l’air comprimé.

Blog achats, par des acheteurs, pour les acheteurs professionnelsD’utilisation courante dans l’industrie, l’air comprimé est de loin la plus chère des énergies. La raison : le rendement d’une installation d’air comprimé dépasse rarement 10%. Parfois, c’est bien moins. Et pourtant, il est possible de réduire de manière spectaculaire ce poste de dépense.

La première chose à faire est de remettre en cause le besoin. Sachant que cette énergie est si chère, il est judicieux de ne l’utiliser que là où elle est indispensable. Chaque fois qu’une solution alternative est possible (appareillages électriques, mécaniques), il n’y a pas à hésiter. Sensibiliser et informer les utilisateurs complètera la démarche.

La deuxième approche consiste à limiter les fuites, responsables classiquement de 20% ou plus de la consommation : maintenance (joints, vannes, outils) et audits réguliers (détection ultra-sons) au minimum. Pour compléter, on pourra installer des vannes afin d’isoler les machines ou les circuits des ateliers à l’arrêt (WE, nuits). Un grand classique : oublier d’arrêter les compresseurs quand la production en tourne pas. En effet, un compresseur peut consommer à vide jusqu’à 75% de sa consommation à pleine charge.

La troisième étape se focalise sur la production de l’air comprimé. La technologie du compresseur est déterminante. Mais on peut également sans changer le matériel en optimiser le fonctionnement. Lors de la compression, l’air s’échauffe. Beaucoup d’énergie est dissipée en chaleur. Dans certains cas, il est possible de récupérer cette chaleur pour la valoriser. Il est également pertinent d’alimenter le compresseur avec de l’air le plus frais possible (prise d’air extérieure, sur la façade nord).

La dernière étape touche à la conception du réseau. L’approche est plus technique (qualité de l’air, séchage, pertes de charge, filtres, forme du réseau, réservoirs tampons, etc.). On cherchera également à limiter la pression de service, en général trop élevée du fait de quelques équipements. Un diagnostic permettra d’identifier les équipements les plus exigeants, qui pourront être équipés localement d’un surpresseur. On pourra ainsi baisser la pression dans le reste du réseau. Mais comment calculer la pression optimale ? C’est un technicien qui m’a un jour livré ce secret : “Le bon réglage, c’est juste un peu plus que la pression qui couine.” – “La pression qui couine?”- “Oui, tu baisses la pression, et quand les utilisateurs couinent, on y est…”

 
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