Suissitude

Franc SuisseL’entrée en vigueur au 1er janvier 2017 des critères pour utiliser la marque « Suisse » fait sortir du bois l’industrie alimentaire. Le seuil de 80 % d’ingrédients suisses serait trop exigeant, décourageant au point de pousser à la délocalisation non seulement de l’approvisionnement, mais également de la transformation. Est-ce une raison pour galvauder la marque ?

La réponse commence par le patriotisme économique. Consommer local pour alimenter l’économie indigène est une des motivations à payer plus. Dès lors, tromper le consommateur sur ce point serait immoral.

Ensuite, la marque signe une valeur. Mais cette valeur est rarement objective. Les qualités intrinsèques du produit ne sont souvent qu’un prétexte donné au client pour l’aider à justifier son achat. Acquiert-t-on encore une montre suisse pour sa précision ? Le moindre objet connecté bénéficie de celle tout aussi fiable des satellites !

En outre, une sur-qualité (quand elle existe) est difficilement appréciable. Quoi qu’il en dise, le consommateur est bien incapable en goûtant le lait d’identifier la nationalité de la vache. Encore moins après transformation industrielle… J’en veux pour preuve que la délocalisation n’effraie pas les industriels en termes de qualité. Ainsi, la valeur est surtout subjective et émotionnelle. Le marketing y est pour beaucoup.

Le prix qui en résulte n’en impose pas moins un objectif de coût parfois difficile à tenir. La tentation est alors forte de sur-exploiter à peu de frais la marque au mépris du client. Mais à ce jeu dangereux, il y a beaucoup à perdre.

 
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